Diriger une Maison d'Enfant à Caractère Social
Depuis quelques années, les Maisons d’enfants à caractère social (MECS) viennent au-devant de la scène, quelquefois sous leurs aspects les moins avantageux, au gré de l’émotion soulevée par certains documentaires chocs. En même temps, plusieurs auteurs, chercheurs ou professionnels du champ de la protection de l’enfance, s’attachent à proposer des analyses qui prennent en considération le quotidien de ces institutions et leur réalité complexe. Tout en dressant un panorama de ces publications, l’auteure pose ici un regard clinique sur des manières d’habiter la fonction de direction de ce type d’institution. Dès les premières pages, nous sommes entraînés dans le vif du récit de la directrice qui a précédé l’auteure à la tête de la MECS qu’elle dirige elle-même aujourd’hui. C’est avec une grande authenticité que Narjès Guetat-Calabrese raconte sa propre pratique de la fonction de direction de cette MECS ainsi que le parcours professionnel et ses bifurcations qui l’ont conduite à exercer cette fonction. À sa suite, nous sommes appelés à voyager à travers l’expérience de plusieurs autres directrices et directeurs. En écrivant de manière très impliquée, l’auteure nous fait saisir la profondeur de l’investissement psychique dans leur fonction de direction des personnes qu’elle a interrogées pour mener sa recherche. En fi n d’ouvrage, elle nous propose des hypothèses théoriques inédites de compréhension des enjeux conscients et inconscients dans l’exercice de cette fonction.
Il était une fois au Vietnam
En 2015, Rencontre 93 accueillait une délégation de jeunes et de professionnels du foyer du Bambou Vert d’Ho Chi Minh Ville, dans le cadre d’échanges artistiques et culturels nommés « Hors Les Murs ». Cette rencontre a donné lieu à la réalisation d’une fresque et d’un parcours d’expositions composées d’œuvres réalisées par des jeunes Vietnamiens et par des jeunes accueillis à Rencontre 93. Le dialogue s’est poursuivi et a permis en 2019 la réalisation d’un nouveau projet : des jeunes et des professionnels de Rencontre 93 allaient partir pour Ho Chi Minh Ville à la rencontre de trois foyers de protection de l’enfance. Ces voyageurs nous donnent aujourd’hui la possibilité de partager leur expérience au travers d’une création graphique. Sa lecture ne manquera pas de vous faire voyager à votre tour, et pourquoi pas vous y re-connaitre ! Cet ouvrage est disponible ici en PDF.
40 ans de vie associative
Ce premier livre, édité pour l’Assemblée générale des 3A en 2014, porte sur l’histoire de l’association et est émaillé de nombreux témoignages des anciens et anciennes récoltés au fil des années, sur leurs activités : les loisirs, la fugue, le départ de l’établissement (les anciens disent « la sortie »), les parrainages, les délégations au Conseil d’Administration de l’association, aux conseils de la vie sociale, aux groupes d’expression, etc.
Y'a-t-il un directeur dans l'institution ?
Une quinzaine de directeurs et directrices d’établissements d’une association d’action sociale de la région parisienne, l’AVVEJ, participent à un groupe de supervision animé par un psychanalyste. Au bout de cinq ans, Jean-Pierre Lebrun – le psychanalyste – les invite à écrire un texte sur leur expérience de directeurs. Ainsi est né cet ouvrage, qui détonne dans le paysage des écrits habituels sur la fonction de direction. On y parle peu de gouvernance, de management ou d’usager. On y parle beaucoup en revanche de place à tenir, de rencontre, d’éducation et de sujet. En ces temps de contestation systématique de toute autorité et d’individualisme forcené, la « place d’exception » qui est celle du directeur est-elle encore tenable ? Oui, répondent les auteurs de ce livre, à condition de la repenser de fond en comble et de payer de sa personne. Ce à quoi ils s’efforcent ici.
Quand j'étais petit on m'a retiré de ma famille
Ce livre réunit les témoignages de 12 personnes accueillies par des institutions dans leur jeunesse. Elles disent les raisons de leur placement et les ressources qu’elles y ont trouvées. Si un jeune ne se projette souvent que dans un avenir proche, ces histoires élargissent l’horizon en posant la question « Comment construire sa vie avec ce que l’on a reçu ? » Dans cette quête, il s’agit moins de comprendre ce qui est arrivé que de trouver quelqu’un sur qui s’appuyer. Donner la parole directement aux intéressés apporte un point de vue habituellement inaccessible aux travailleurs sociaux et c’est toute la richesse de cet ouvrage. Ces témoignages mettent en évidence que le travail institutionnel, s’il est loin d’être parfait, n’en est pas moins opérant. Cela vaut la peine de consacrer du temps à ces jeunes, d’être prêts à supporter les imprévus et de faire face aux difficultés.