du 27 au 29 septembre 2017 à Blainville-sur-mer
L'éducation spécialisée :
entre activités et vie quotidienne.
Comment faire surgir la parole ?
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"La médiation apparait bien ici comme un objet intermédiaire qui se pose dans un entre deux. Lorsqu’un jeune réalise une peinture, celle-ci est bien un objet créé mis entre l’artiste créateur en herbe et celui qui la contemple. Souvent, par le choix d’un titre, d’un commentaire, d’une légende, d’un texte, on laisse surgir une parole qui n’est rien d’autre qu’une nouvelle médiation tentant de dire quelque chose de plus que l’image.
Les activités et la vie quotidienne sont des supports, des médias qui de tous temps ont constitué et constituent encore le lieu des pratiques éducatives." (...)
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Pavo
intervient pendant les trois jours du séminaire de l'AVVEJ
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Educateur spécialisé, Directeur d’ITEP retraité, Administrateur de l’AVVEJ, Administrateur de l’ASPI (Association scientifique de psychiatrie institutionnelle), ancien Président de l’AIRE (Association nationale des ITEP), ancien Président de la FNADES (Fédération nationale des Associations de Directeurs) |
"Faire surgir de la parole qui libère, qui met en lien, qui fait rencontrer l’autre, qui porte l’expression des émotions, des représentations et qui ouvre au jeu des joutes verbales et des contreverses, parfois de la violence, est au cœur du quotidien des services et des établissements qui s’occupent des jeunes en difficulté de se construire. Cette parole qui circule, qui embrouille autant qu’elle éclaire, rend possible les relations qui font vivre chacun comme sujet…
Les effets recherchés à ces loisirs et à la qualité des partages quotidiens, sont de plusieurs ordres :
Tout d’abord, des activités médiatrices dans le principe d’une mise en lien et de distanciation à la fois, tiers en quelque sorte entre le jeune et l’adulte, permettant la structuration des échanges… l’adulte avance « masqué » en quelque sorte, pour ne pas effrayer : « non, l’affaire ce n’est pas moi et mes discours, c’est ce match de foot que nous allons faire… ».
Des activités identificatoires, car elles proposent à des personnalités fragiles, des images étayantes, un « moi auxiliaire » comme disait Michel Lemay… Pouvoir, puis vouloir ressembler non pas à un personnage médiatisé virtuel inaccessible, mais à cet éducatrice, cet éducateur, cette maitresse de maison ou encore à cet homme d’entretien, cet enseignant, ce chef de service, quand ce n’est pas à la secrétaire qui parait si sûre d’elle-même… Plus rarement au directeur ou à la directrice… Allez savoir pourquoi…
Des activités socialisantes tant dans la confrontation au groupe de pairs qu’avec des adultes ainsi reconnus comme ressource. La dimension culturelle venant soutenir la capacité à communiquer, à s’exprimer avec son originalité créatrice personnelle…
Des activités narcissisantes par ce qu’elles apportent de victoires, de confiance en soi, d’estime de soi… Une sorte de pédagogie de la réussite qui encourage, soutien et sait féliciter…
Des activités structurantes par la confrontation aux limites, corporelles, psychiques, avec lesquelles il faut impérativement trouver adéquation, sans tergiversation car le danger, la crainte sont là, sans échappatoire lorsque le rideau se lève, lorsque le vide vous attire, lorsque le tableau est exposé, ou que le gâteau confectionné arrive sur la table …
Des activités sublimatoires absorbant une part non négligeable de l’énergie pulsionnelle qui trouve là à s’exprimer dans un cadre protégé, susceptible de permettre aux symptômes de la souffrance psychique de trouver une expression acceptable… Tape, crie, cours, lance, creuse, interpelle pour dire que tu es là, que l’on ne fera pas sans toi…
Enfin, des activités symboligènes qui ouvrent à la capacité de reconnaitre de la valeur, du sens à ces partages qui contraignent, qui coûtent, qui frustrent, qui font toucher de doigt ce qui manque… Et pourtant qui nous remplissent… Confronté à la peur dans les activités de pleine nature, au trac sur scène, ou le vertige de n’être pas pris en compte ou encore de ne pas être évalué à la mesure que l’on escomptait, ces activités à fortes charges émotionnelles remettent en perspective la vie que l’on a menée, celle qui vient… Ces prises de risque que nous leur proposons reviennent à « métaphoriquement, interroger la mort pour savoir si la vie vaut le coup d’être vécue, et cela fonde le sentiment d’exister dans l’altérité… », nous disait David Lebreton dans le groupe de recherche-action interdisciplinaire sur le sport et l’insertion auquel l’ANREL a participé dans les années 90.
Tout cela pour vous dire que ces tentatives théoriques ne sont rien face aux éclats de rire, aux larmes, aux courbatures, aux yeux qui brillent de ces jeunes enfin devenus eux-mêmes… Et qu’ils sont pour finir, la seule véritable justification de ces activités du quotidien…" Michel DEFRANCE
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Entre apprendre et comprendre : qu’est-ce que s’émanciper ?
Dans une conférence qui gesticule dans tous les sens, Franck Lepage s'indigne de la substitution du terme d'"exploité" par celui de "défavorisé"... et d'autre part, dénonce la supercherie d'un certain art contemporain. |
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Où certains découvrent que le traitement cognitif par 1% de nos neurones (les autres étant en charge du traitement analogique comme chacun sait) dépend des conditions affectives et fait intervenir l'action des modulateurs : sérotonine, noradrénaline et dopamine.
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Syvain Rouanet explique que les athlètes doivent s'entraîner à supporter que la gratification de leur effort sera différée. Test : Promettre à de jeunes enfants qu'ils recevront un chamallow supplémentaire s'ils ne mangent pas celui que l'on vient de leur donner. Sortir de la pièce. Filmer leur réaction... Il semblerait que ceux qui résistent à la frustration ont un parcours d'étude plus réussi... |
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Sylvain ROUANET en conversation avec Richard HELLBRUNN qui interviendra vendredi |
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D’un sujet à l’autre.
Pendant les trois jours
de séminaire, une salle attentive, des réactions après chacune des conférences
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Le 24ème séminaire est bientôt terminé. Ce sera le dernier dont Serge RAGUIDEAU aura assuré la responsabilité en tant que directeur général : il prend sa retraite ce soir, et Laurent DUPOND lui succédera comme directeur général à partir de lundi prochain, le 2 octobre.
Le parcours de Serge est à mes yeux exemplaire.
Pierre Etienne HOLLIER-LAROUSSE, président,
Serge RAGUIDEAU, directeur général
et Laurent DUPOND, directeur général adjoint, qui prend sa succession.
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Serge RAGUIDEAU, directeur général de l'AVVEJ depuis 2008 quitte l'association Vers la Vie (pour l'éducation des jeunes) à l'issue du séminaire 2017.
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